“Les carottes permettent de voir dans le noir”.
“Les requins ne peuvent pas avoir le cancer”.
“La foudre ne frappe jamais 2 fois au même endroit”…
Vous retrouvez des mythes douteux dans à peu près tous les domaines du Marketing Digital.
Le métier du SEO ne fait pas exception.
Et si ce que vous avez entendu sur le SEO, dans votre vie d’entrepreneur, était faux ou obsolète ?
Et si tous les efforts que vous mettez dans votre entreprise pour augmenter sa visibilité dans les moteurs de recherche étaient en fait peu efficaces ?
Vous êtes peut-être victime d’un des trop nombreux mythes sur le référencement naturel.
C’est d’ailleurs ce que j’ai évoqué avec Gary MORIN, expert SEO chez Agence Pour la Relance qui m’a tenu à peu près ces propos.
Table des matières
Pourquoi y a-t-il tant de mythes en SEO ?
L’objectif des moteurs de recherche
Le but des moteurs de recherche est simple : apporter la réponse la plus pertinente aux utilisateurs pour une requête donnée.
Lorsque les moteurs de recherche découvrent une nouvelle page, ils choisissent de l’indexer (ou pas).
Se pose ensuite la question de la place de cette page dans les SERP, c’est-à-dire les pages de résultats des moteurs de recherche. Comment la classer par rapport aux autres pages déjà indexées qui traitent du même sujet.
Les algorithmes de ranking : un secret bien gardé
C’est, durant cette étape, que Google et ses concurrents mettent en œuvre leurs algorithmes de classement (ranking).
Ils déterminent alors quelle page est la plus pertinente pour une requête et donc celle qui va apparaître en premier dans les résultats de recherche.
Comme pour le coca, chaque moteur de recherche garde jalousement sa petite recette.
L’algorithme de ranking est un peu le trésor d’un moteur de recherche. C’est sa “secret sauce” pour apporter rapidement la réponse la plus pertinente à une requête donnée.
Google annonce mettre à jour ses algorithmes plus de 600 fois par an et en ajoute régulièrement des nouveaux, comme dernièrement MUM.
Cette amélioration se fait aujourd’hui grâce au deep learning (ou apprentissage profond en français). Cela signifie, très schématiquement, que les algorithmes apprennent par eux-mêmes et se perfectionnent chaque jour au gré des nouvelles pages analysées.
La réalité est qu’aujourd’hui, aucun être humain, y compris les développeurs de Google, n’est en mesure de prédire exactement l’impact de telle action SEO sur le positionnement d’une page d’un site internet.
Les consignes de Google et les communications officielles
Leader incontesté des moteurs de recherche, Google établit régulièrement des guidelines afin d’orienter les webmasters vers les bonnes pratiques pour bien se classer.
Les équipes de Google communiquent également par des tweets qui sont attendus et analysés par tous les webmasters.
Néanmoins, aucune communication officielle est mise en ligne sur le fonctionnement exact des algorithmes de ranking, ce qui laisse la place à pléthore d’interprétations en tout genre.
Certaines agences peu scrupuleuses interprètent assez largement les dires des officiels de Google pour vendre leurs process.
“Vous avez vu ? Machin a twitté ça. C’est scientifiquement prouvé, il faut faire ça et notre agence a tout compris… ”
Méfiez-vous de ces affirmations !
Un bon référenceur doit faire preuve d’humilité et d’une remise en question permanente.
Le SEO n’est pas une science exacte, c’est plutôt un art.
2 mythes les plus courants sur les agences SEO
Le référencement naturel est un domaine complexe et méconnu, à la croisée des autres domaines de l’univers de la tech.
Comme pour les chasseurs (ou n’importe quel autre corps de métier d’ailleurs), il y a les bonnes agences et, malheureusement, les mauvaises.
Certaines agences jouent sur le manque de connaissance de leurs clients pour leur vendre leurs services en leur promettant des résultats qui, de toute façon, ne sont jamais atteints.
Elles peuvent aussi les convaincre en affirmant avoir un partenariat avec Google.
Note : je parle de « Mythes ». Mais il serait plus opportun de les qualifier de « mensonges », voire « d’arnaques ».
1. Le mythe de l’agence Google Partner pour le SEO
Certaines agences affirment avoir un partenariat avec Google.
Elles affichent fièrement les logos Google Partner, Google Analytics et Google Ads sur leur site.
On ne va pas se mentir, ça fait quand même superclasse de dire à ses clients que l’on est partenaire avec une des entreprises qui “dirigent” internet.
Que cela soit bien clair, Google n’a de partenariat avec aucune agence web dans le monde pour le SEO.
Il n’existe pas non plus de certification SEO donnée par le géant Américain.
Ces logos sont effectivement décernés par Google, via la page Google Partner.
Ils récompensent les agences ayant réalisé un QCM en ligne sur Google analytics ou Google Ads…
Ce n’est pas, en soi, un gage de qualité.
Cela veut simplement dire que quelqu’un dans l’agence à un minimum syndical de connaissance sur le sujet.
Mon conseil : regardez plutôt les avis en ligne sur votre agence SEO. Prenez contact avec eux et voyez ce qu’ils mettent en avant. Votre expert SEO doit être humble et ne pas promettre des objectifs irréalisables pour vous faire signer une prestation sur 24 mois.
2. Les agences qui promettent la première place garantie
Là aussi, il faut clarifier les choses.
Vous n’êtes pas le seul à vouloir atteindre le saint Graal : la première place sur Google.
Les agences SEO le savent bien et c’est l’argument commercial qui fait baver d’envie tous les clients, surtout à seulement 99 € par mois.
Mais souvenez-vous, les algorithmes évoluent plusieurs fois par jour grâce au deep learning.
Il est absolument impossible de prévoir avec certitude que telle action SEO aura tel impact sur le classement d’une page.
Certaines agences vont vous vendre en réalité, et sans le dire, une prestation Google Ads où la logique est totalement inversée.
Avec Google Ads, vous louez un espace publicitaire. Quand vous arrêtez de payer pour cet emplacement, vous retrouvez votre place naturelle dans les SERP.
Avec le SEO, vous payez votre agence pour tenter de prouver à Google que vous êtes plus légitime d’apparaître dans les premières positions que vos concurrents.
Les bénéfices des actions SEO resteront tant que Google n’aura pas jugé qu’un autre est plus légitime que vous.
D’autres agences vont vous vendre cette première place, mais uniquement par oral ou rien ne peut être prouvé.
Elles peuvent aussi mentionner cette première place garantie sur leurs documents commerciaux. Mais cherchez alors la toute petite étoile à peine visible qui renvoie à des CGV de 50 pages dans lesquelles il est inscrit qu’en fait non, ils garantissent juste de faire ce qu’ils peuvent.
D’une manière générale, fuyez les agences qui vous garantissent la première place en vous pressant de signer pour une prestation SEO de 24 mois.
Mon conseil : certaines agences vous proposent de tester leur service SEO pendant un mois à un prix dérisoire. C’est la solution idéale pour tester une agence SEO sans s’engager sur une longue période.
Le mythe sur le temps de chargement
“Avoir le site le plus rapide du monde vous propulse dans les 1ʳᵉˢ positions.”
Aux yeux de Google et comme la plupart des connexions se font aujourd’hui sur mobile, avoir un site lent est un très mauvais signal.
Depuis l’été 2021, le géant américain tient compte des Core Web Vitals (CWV).
Ces 3 indicateurs mesurent :
- La rapidité de chargement de la page,
- Le délai d’interaction,
- Et l’accessibilité.
Pour autant, si vous avez vos pages web qui se chargent en 6 secondes, ce n’est pas parce que vous avez réduit le délai à 2 secondes que vous allez devenir premier sur Google.
Google privilégie toujours les pages qui répondent le mieux à l’intention de recherche de l’utilisateur.
Ce n’est qu’à contenu de qualité égale que vous passerez derrière.
Par ailleurs, une fois que vous passez sous la barre des 2.5 secondes, il n’est pas utile d’un point de vue SEO d’améliorer la vitesse de chargement de votre page. Google ne vous donne pas de bonus.
Pour calculer la vitesse de chargement et les autres Core Web Vitals, Google met gratuitement : PageSpeed Insights.
Petite analyse de la page d’accueil audreytips.com
Regardez l’indicateur LCP. Que ce soit pour la version desktop ou mobile, l’indicateur est excellent avec 1,6 et 1,7 seconde de chargement.
Est-il nécessaire de déployer des efforts pour grappiller quelques millisecondes ?
Absolument pas !
Cela n’a aucun effet sur le SEO et grâce au formidable travail de Laurent l’expérience utilisateur est superbe.
Mon conseil : optimiser la rapidité de votre site ne vous fera certainement pas gagner le match. Mais sans elle, vous n’accéderez même pas au terrain. Si vous réduisez à moins de 2 secondes le temps de chargement de vos pages, vous avez fait le boulot pour le LCP.
4 mythes absurdes sur le contenu
1. Le mythe de la densité de mots-clés
À la fin des années 90, les algorithmes des moteurs de recherche n’étaient pas très évolués.
Pour analyser la pertinence d’une page par rapport à une requête, ils comptaient le nombre de fois où le mot-clé apparaissait.
Plus il était présent, plus l’algorithme le considérait comme pertinent par rapport aux autres.
Évidemment, certains référenceurs se sont engouffrés dans la brèche en réalisant du contenu dit de “keyword stuffing” ou “bourrage de mots-clés” en français.
Le but étant, vous l’avez compris, de remplir le contenu avec le plus grand nombre d’occurrences possibles du mot clé, quitte à ce que le texte n’ait plus le moindre sens.
Pour contrer ces mauvaises pratiques, les moteurs de recherche ont revu leurs algorithmes et combattent farouchement cette pratique du “keyword stuffing”, considérée comme du spam.
Pourtant, encore aujourd’hui, certains référenceurs prônent une certaine “densité de mot clé” à respecter. Le saint Graal se situerait entre 0,5 et 3 %.
Foutaise !
Les algorithmes ont énormément évolué et Google ne se laisse plus berner.
Mon conseil : faire apparaître le mot-clé visé dans votre balise Title et dans votre H1 semble encore aujourd’hui être une bonne idée.
Néanmoins, plutôt que de viser une certaine densité de mot clé qui rend votre contenu artificiel, mettez dans les 300 premiers mots de votre contenu le plus de mots qui entrent dans le champ sémantique du mot-clé retenu pour la page.
Le référenceur français Laurent Bourrelly parle de “jouer au mot mystère” où le but est de tourner autour de votre requête. Un lecteur doit être capable de facilement identifier le mot visé sans que vous ne l’ayez écrit.
2. Le mythe sur la longueur du contenu
Quelle est la longueur idéale d’un texte en SEO ?
1.000 mots ? 2.000 ? Allez pourquoi pas 10.000 ?
Comme souvent, en SEO, la bonne réponse est, ça dépend.
Petit rappel, Google souhaite vous apporter la réponse la plus pertinente à votre requête.
Le but étant que vous ayez votre information le plus rapidement possible.
Il y a une réalité à bien comprendre : personne n’aime lire pour chercher une information.
Si je pouvais tout connaître d’un sujet en téléchargeant des mégaoctets dans ma tête à la Matrix, cela serait quand même nettement plus efficace (et classe) non ?
C’est pourquoi si 2 contenus ont la même valeur informationnelle, c’est le plus court qui devrait l’emporter aux yeux de Google.
Si vous tapez sur Google “comment redémarrer son iPhone”, vous trouvez cette page qui ne comporte que quelques dizaines de mots :
Avec un schéma et quelques lignes, l’utilisateur a toutes les informations dont il a besoin.
L’excellent référenceur français Paul Sanches résume magnifiquement l’absurdité de ce mythe de la longueur de texte : “Quand je veux commander une pizza à midi, je n’ai pas besoin de connaître l’histoire de la pizza”
À l’inverse, si votre article a pour ambition de traiter en long, en large et en travers l’histoire d’Internet depuis sa création à nos jours, 1.000 mots semblent bien trop peu.
3. Le mythe du taux de rebond
Le taux de rebond mesure le pourcentage d’internautes qui sont venus visiter votre page et qui ont quitté votre site sans en consulter d’autres.
Certains affirment qu’un taux de rebond important impacte négativement votre SEO.
En voilà une idée bien étrange et voyons pourquoi avec 2 exemples.
Un internaute effectue une recherche pour trouver une information. Google lui propose votre site, l’internaute le visite, obtient son information et quitte votre site sans ouvrir une autre page.
En quoi Google devrait vous pénaliser ?
Vous avez accompli votre mission : donner l’information pertinente qui a permis que l’internaute arrête son acte de recherche. C’est un excellent signe ! Pourtant, votre taux de rebond a augmenté.
À l’inverse, un internaute recherche de l’information et Google lui propose votre site. Il clique dessus et ne trouve pas ce qu’il cherche alors il quitte votre page et essaye le deuxième site proposé par Google. Ici, le taux de rebond augmente de la même façon.
Néanmoins, votre site a cette fois donné un mauvais signe aux yeux de Google en montrant que votre information n’a pas suffisamment satisfait l’internaute qui a continué ses recherches sur un autre site.
4. La balise meta description améliore votre ranking
C’est à mon sens le mythe le plus incompréhensible qui soit puisque Google himself a, à plusieurs reprises et depuis 2007, affirmé sans aucune ambiguïté que la balise meta description n’avait aucun impact sur votre ranking.
La balise <title> a un impact direct sur votre ranking, pas la méta-description.
Mon conseil : la balise meta description est comme la vitrine de votre site. Si elle est mal faite et ne donne à personne envie de rentrer, personne ne clique sur votre site pourtant bien positionné.
Soignez-la ! Demandez-vous ce qui vous démarque de vos concurrents et pourquoi vos clients devraient cliquer sur votre site.
audrey : merci Gary pour tous ces mythes du SEO trop fréquents. Malheureusement, il y en a plein d’autres comme Google qui pénalise le contenu dupliqué…
FAQ – Les mythes et croyances du SEO en 3 questions
Pourquoi tant de mythes autour du SEO ?
Tout simplement parce que le SEO n’est pas une science exacte et qu’il est impossible de calculer précisément les impacts des mesures mises en place.
Quelles sont les 2 croyances sur lesquels s’appuient certaines agences SEO pour convaincre leurs clients ?
Avec moi, c’est la première place garantie ! Enfin, par garantie, je veux juste dire que je vais faire de mon mieux et que je ne suis pas responsable si ça ne marche pas, mais chuuut… Ha oui et au fait, on est partenaire avec Google ! Oui oui la boite de la Silicon Valley qui fait 250 milliards de dollars de chiffre d’affaires, ils veulent vraiment bosser avec notre agence. Vous ne me croyez pas ?
Quelles sont les légendes sur la rédaction de contenu en SEO ?
Votre texte doit faire telle longueur et avoir le mot-clé visé tous les X mots. Les algorithmes de ranking sont aujourd’hui extrêmement complexes et sont capables de comprendre le sens de votre contenu. Gardez simplement en tête que votre page doit répondre le mieux possible à la requête d’un internaute et tout ira bien.
Conclusion sur les pires mythes du SEO
Par sa nature même, le SEO regorge de mystères.
Comme les algorithmes de ranking évoluent quotidiennement, il est impossible de calculer réellement les impacts de telle ou telle action sur le référencement naturel et les spéculations sont donc légion.
Pourtant, certaines agences douteuses n’hésitent pas à promettre à leurs clients le Saint Graal de la première place, même si c’est impossible, voire à inventer un partenariat avec Google.
Du côté des référenceurs qui ont peu d’expérience, les Core Web Vitals ont entraîné une véritable psychose sur l’aspect technique, amenant une course absurde au gain de la milliseconde sur le temps de chargement.
D’autres s’obstinent à standardiser leurs contenus tant au niveau de la densité des mots-clés que de la longueur de leurs textes.
Comme personne n’est aujourd’hui en mesure de comprendre en profondeur les critères de ranking, les mythes ne sont pas prêts de s’arrêter.
Au lieu de promesses trop belles à entendre, voici le genre de bonnes questions qu’une agence doit vous poser avant de commencer une mission en SEO.
Et vous ? C’est quoi le pire mythe SEO que vous ayez entendu ?
Personnellement, j’aurais mis l’impact des mots clés dans l’url et le contenu dupliqué dans les 7, mais bon, c’est vrai qu’il y a pas mal de mythes plus ou moins techniques 🙂
C’est vrai que la liste des mythes SEO est plus ou moins « infinie »…
A quoi bon alors à se prendre la tête à en faire des tonnes alors ! cocon sémantique ! Métamots ! Backlinks ! Ancres etc…
Juuste un bon article comme le vôtre #Laurent et Google vous accorde le privilège d’être dans les premiers dans la SERP avec comme mots clés le SEO .